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Rapport de mission (en anglais) [PDF - 2.6 Mb]

Notre « Mission de France » a eu lieu à Dogbo, au sud-Ouest du Bénin, durant le mois d’août 2004. Il s’agissait d’une mission d’animation et de soutien scolaire : aider les professeurs locaux à dispenser les cours d’été dans un collège local (c’est-à-dire un établissement qui rassemble les élèves du CP à la Terminale).

Les élèves viennent ici pendant un mois pour commencer à voir les programmes de l’année suivante. Ces classes d’été sont payantes, ce qui est un barrage pour certains élèves. Nous sommes donc attendus et accueillis comme des héros.
Les journées s’articulent de la manière suivante :
Quatre heures de cours le matin, qui m’ont permis de me familiariser avec le rôle de professeur de maths pour collèges et lycées. C’est une sensation particulière que de préparer des interrogations et corriger des copies. En tout cas, si les jeunes classes sont assez turbulentes, on est agréablement surpris par l’ambiance studieuse et l’attention avec laquelle les lycéens suivent les discours de leurs professeurs, français ou béninois. Ils sont très motivés et préoccupés par leur avenir.

Après la traditionnelle pause sieste, jeux et animations l’après midi. Les cours d’été s’achèvent par une grande fête que les jeunes auront préparée durant le mois. Ce fut l’occasion d’interpréter avec un regard africain le Tour du Monde en Quatre Vingts Jours en chants, danses et dessins. On chante Joe Dassin, on danse sur Michael Jackson et des rythmes locaux dans la bonne humeur. Les plus petits viennent peindre et dessiner, ce qui nous permet de jouer avec des enfants qu’on ne voit pas en classe. Et un tournoi de football réunit les plus sportifs.

Les soirées nous permettent de mieux faire connaissance avec les habitants locaux, discuter des heures durant autour d’une bière locale (très douce) de la vie béninoise, de la vie occidentale. Et l’on ne peut qu’admirer leur volonté de s’impliquer pour donner un souffle nouveau à leur pays, à l’image de certains qui luttent contre le SIDA en organisant des forums de prévention.
Et puis leur hospitalité est tellement attachante. Même après dix heures de retard, un comité d’accueil nous attendait à Cotonou. Même les inconnus nous ouvrent leur maison avec le plus grand plaisir. De même, tous sont prêts à nous initier à leur culture (danses, cérémonies vaudou ... )

D’une manière générale, cette mission et son environnement particulièrement agréable, nous aura permis de découvrir et d’apprécier la culture et la civilisation locale.
On découvre la ville, qui est en fait constituée de plusieurs villages. L’atmosphère générale qui y règne est donc beaucoup plus conviviale qu’au sein des grosses agglomérations du sud du pays.
Le rythme de vie est aux antipodes de notre bulle occidentale. On apprend à prendre son temps, apprécier chaque journée à sa juste valeur et chaque instant partagé avec ces enfants est un instant magique.

Et puis on prend goût à tous ces moments qui ponctuent la vie béninoise. Le marché du village est toujours l’occasion où le village se retrouve pour la soirée. Nous avons passé des heures à contempler ces stands d’aliments et de tissus, les couleurs qui en ressortent.

Nos week-ends touristiques nous ont permis de mieux appréhender l’histoire du pays, profondément marquée par le trafic du fameux bois d’ébène (terme désignant les esclaves).

Un des moments forts de ce voyage a été ce long week-end passé dans le nord du pays, quatre jours passés dans un minibus qui nous ont noyés dans une végétation exubérante. Des « batasombas » (ces petits villages communautaires) aux animaux, et pistes de terre rouge du parc naturel de la Pendjari, ce périple nous aura permis de découvrir un visage du pays plus traditionnel et totalement différent de la côte urbanisée.

Un mois plus tard, à l’aéroport de Paris, notre esprit est resté parmi ces petits enfants, leurs sourires encore en mémoire. Cette mission de France aura donc été pour nous tous une formidable découverte du monde africain, du monde de la coopération. Mais surtout, elle aura semé en nous l’envie de repartir.

2004 - La Guilde Européenne du Raid